Étude sur l’habitat du hamster
Résumé d’une étude sur l’habitat du hamster syrien ( LIEN)
Diverses études ont déjà été menées et ont prouvé que la taille de l’habitat du hamster avait un impact direct sur son comportement et son bien-être (et donc évidemment, sa santé). Les études ont cependant été menées avec des habitats utilisés dans les laboratoires. Hors, nos hamsters domestiques passent également la plupart de leur temps dans leur habitat, il est donc important qu’il respecte leurs besoins comportementaux. Des chercheurs ont également vérifié leur habitat naturel et la distance minimale entre deux terriers était de 118 mètre, avec une moyenne de longueur de galerie de 199 cm et de profondeur de 64 cm. On se rend donc compte que leur habitat naturel est énorme comparé aux cages qu’on leur propose en captivité. De plus, il a été démontré que le hamster sauvage et le hamster domestiques avaient gardé le même comportement, et que les hamsters domestiques pouvaient survivre en milieu presque sauvage.
L’étude est menée sur la taille de l’habitat, mais également sur le stress qu’implique des manipulations « habituelles » pour un hamster domestiques (manipulation, changement de cage, déplacement de cage, …).
Le comportement des animaux est noté et analysé, sachant qu’il a été démontré que le fait de ronger les barreaux induit un stress et un malaise de l’animal.
L’étude a été menée sur base de preuves vidéos. Elle porte sur 60 femelles hamsters syriens. Elles sont logées séparément dans des habitats soit de 1800cm², soit 2500 cm², soit 5000 cm² soit 10000 cm². Ces chiffres n’ont pas été choisis au hasard, puisque 1800 cm² est le minimum recommandé pour les animaleries suisses, 2500 cm² est la taille des cages habituellement vendues « pour hamsters », 5000 cm² est le minimum demandé par le STS (La société protectrice des animaux suisse) et ils recommandent plus grand, à savoir 10000 cm².
Tous les hamsters sont issus de la même lignée et élevés par le même éleveur, et seules des femelles ont été prises pour l’étude pour éviter les variations de comportement mâle/femelle.
Les cages sont équipées toutes de la même manière, à savoir 15cm de profondeur de litière, une maison en bois, du foin, du papier (toilette/sopalin, …), des tubes en carton, des branches à ronger, un bain de sable et une roue de 30cm. Ils avaient de la nourriture industrielle, de l’eau et des suppléments.
Les hamsters ont été logés individuellement à partir de 4 semaines et ont été placés dans les cages de manière arbitraire. A la semaine 11 et 12, chaque hamster a été stressé deux jours de suite. La cage était secouée pour réveiller l’animal, puis il était « chassé » puis attrapé et manipulé (souvent contre son gré) pendant 30 à 60 secondes. Ensuite, il était placé dans une boite en carton et exposé à de la musique forte pendant 30 minutes avant d’être remis dans sa cage. De plus, au premier jour de stress, la moitié de la litière était changé, et au second jour, le hamster était confronté à un congénère. A la semaine 17, les animaux ont été euthanasié et autopsiés.
Roue :
Tous les hamsters passaient une grande partie de leur temps dans la roue, le reste étant consacré au sommeil et à la toilette. Ils ont parcouru en moyenne 8.3km par jour, avec une moyenne minimum par animal de 0.63km / jour, et un maximum de 18.56 km / jour.
Pendant les dix premières semaines avant l’induction du stress, tous les hamsters faisaient autant de roue, quelle que soit la taille de l’habitat. Cependant, le temps passé dans la roue réduit le temps passé à ronger les barreaux ou à grimper. Sur les deux jours après l’induction d’un stress, l’utilisation de la roue était bien plus élevée qu’avant. Il n’y avait cependant aucune différence de stress entre les hamsters logés dans les petites cages et ceux logés dans des grandes cages.
Ronger les barreaux et grimper :
Les hamsters dans les petites cages grimpaient et rongeaient les barreaux plus souvent et pendant des plus longues périodes que ceux dans des grandes cages.
Les hamsters passaient plus de temps à ronger le grillage qu’à ronger le carton ou les branches fournies, il semblerait que ronger des objets et ronger les barreaux aient des fonctions différentes, à savoir que les objets serviraient à user les dents et faire du matériel pour le nid alors que ronger les barreaux serait soit une tentative de s’évader de la cage, soit un comportement stéréotypique induit par un mal-être de l’animal. Les hamsters rongeaient toujours le même endroit, de manière mécanique alors qu’il était visible que cela n’avait aucune conséquence. Que ce soit de la stéréotypie ou des tentatives d’évasion, cela démontre néanmoins que l’animal n’est pas satisfait de son logement.
On peut donc noter que plus l’habitat est grand, mieux est le hamster, puisque on voit 50% de réduction du temps à ronger les barreaux dans l’habitat de 10000cm² par rapport à celui de 5000 cm².
Tous les hamsters avaient néanmoins ce comportement, y compris dans les grandes cages, ce qui n’est pas étonnant vu que 10000cm² ferait à peine 0.007% de la surface de leur habitat naturel. *
On a remarqué une corrélation entre le fait de ronger les barreaux et le fait de grimper. Les hamsters rongeaient un point précis, souvent dans un coin supérieur de la cage. Ils faisaient aussi des pauses et passaient alors du temps à grimper de haut en bas sur la grille avant de la cage, puis retournaient à leur endroit pour ronger.
D’autres études ont démontré qu’au-delà de la taille de l’habitat, le fait d’avoir beaucoup d’accessoires et de possibilités à sa disposition induisait un comportement plus varié, et une cage plus grande permet de mettre plus de variété d’équipement. On pourrait donc certainement réduire les comportement stéréotypiques en offrant à l’animal un grand habitat riche en équipement.
Espace :
Les hamsters passaient la plupart de leur temps dans la roue, on a cependant noté que l’espace des cages plus grandes était plus utilisé, alors que dans les cages plus petites, l’animal passait plus de temps sur le toit de la maison ou aux barreaux par exemple, ce qui semble induire un manque de place au sol.
Les animaux dans les grandes cages passaient plus de temps à longer les bords, on sait que la thigmotaxie (le fait de longer les murs/parois) est courant chez les rongeurs. Il serait donc peut-être bien de préférer des habitats en longueur plutôt que carré.
Poids du hamster:
Les hamsters dans les petites cages ont pris beaucoup plus de poids que ceux dans les grandes cages. On peut l’expliquer par un manque d’exercice (pas assez d’espace pour courir) et un ennui qui les pousse à manger. Quand l’animal est jeune, les apports passent dans la croissance, ce qui n’est donc pas un soucis, mais une fois l’animal adulte, la prise de poids commence et des problèmes comme l’obésité peuvent donc survenir. On peut donc dire que les cages de 1800 cm² et 2500 cm² ne sont pas adaptées au hamster domestique.
* NDLT : D’où l’importance des sorties en liberté!
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Quelques autres études intéressantes :
– Une étude sur l’épaisseur de la litière : plus la litière est épaisse, moins l’animal utilise sa roue et/ou ronge ses barreaux (plus de « rongeage » de barreaux avec une litière de 80cm d’épaisseur).
– Une étude sur l’utilisation de la roue par les rongeurs sauvages : qui démontre que la roue n’est pas un comportement stéréotypique mais bien un passe-temps, qui n’a pas besoin d’être récompensé. Une roue placée dans la nature sera utilisée par les rongeurs sauvages, et ils y reviennent pour l’utiliser.